Dans la rue aussi, on peut observer certaines dispositions prises par les pouvoirs publics pour raccrocher les citoyens au projet du piétonnier: la Ville tente de limiter les dégâts, de pallier aux nuisances du réaménagement.
L’omniprésence des barrières de construction, par exemple, suscitait beaucoup de critiques sur les réseaux sociaux. Durant l’été 2018 ces barrières commencent à être recouvertes de bâches, sur lesquelles est imprimé le rendu du projet d’aménagement. Ces bâches montrent l’après travaux, et communiquent le point de contact unique (Julien Mille). Ponctuellement, ces immenses surfaces d’affichage sont exploitées pour exposer des données plus spécifiques : pour expliquer les enjeux techniques d’un chantier, pour montrer les dernières pièces archéologiques qui y ont été mises à jour , ou pour y faire une campagne de sensibilisation aux droits des femmes .
Par ailleurs, ces grandes surfaces constituent aussi un emplacement rêvé pour accueillir d’autres voix à la recherche de manières de se faire entendre sur ce que nous proposons de comprendre comme un espace public physique et matériel auquel les passant.e.s contribuent par les objets et traces qu’ils/elles y laissent: des tags et messages critiques y prennent place assez rapidement, parfois en détournant les messages d’origine, parfois en y répondant.