Yvan Mayeur est le responsable politique à l’origine du piétonnier. Sa volonté et son supposé manque de concertation avec les citoyens l’ont rendu très impopulaire chez les opposants au projet. Il a fait l’objet d’une attaque virulente à travers de nombreux artefacts, dont un livre aux pages blanches titré “Mon projet pour Bruxelles” mais aussi à travers des groupes Facebook contestataires:[Rouvrons le piétonnier Mayeur est parti !](https://www.facebook.com/groups/1973951672828169/about/), [Musée du Piétonnier de Bruxelles - Espace Mayeur] (https://www.facebook.com/Mus%C3%A9e-du-Pi%C3%A9tonnier-de-Bruxelles-Esp…) . Enfin nous avons pu constater aussi l’existence et la diffusion d’un autocollant “pas élu, pas le bienvenu” avec une photo de la tête d’Yvan Mayeur.

Lors de notre première chambre d’écho, un des acteurs de HUB Bruxelles nous a parlé d’une idée de permettre aux commerce de « déborder » sur le piétonnier. Cette remarque nous permet aussi de revenir à des observations précédentes et de voir comment cet espace public est utilisé par les magasins ayants une vitrine.<br /> Ainsi on peut voir que Caroline, en plus d’avoir un affichage sur les panneaux en bois de protection des travaux, diffuse de la musique devant sa porte. D’autre commerçants l’utilisent de manière temporaire pour stocker des livraisons, ou plus permanente afin de faire de la promotion. Une autre façon de déborder est aussi le fait de mettre en place une terrasse, comme beaucoup de cafés le font.

Il est 18:30. Le forum a lieu au rez-de-chaussée de l'Hôtel de Ville. A l'une des extrémités de la salle, une longue table accueille chips et boissons. A l'autre, un écran de projection. Au centre, une série de tables disposées en îlot. Celles de devant sont réservées aux élus et aux fonctionnaires communaux, les autres aux riverains participants. La séance commence en retard: une trentaine d'habitants sont présents, la presque la totalité du Collège des Bourgmestre et Echevins, ainsi que des membres de l'administration et des policiers. Clémentine Barzin, échevine de la participation, ouvre la séance. Elle propose qu'à chaque table, les habitants couchent sur papier (il y a une grande feuille A3 à cet effet sur chaque îlot) et discutent des problématiques qu'ils expérimentent dans leur quartier ou des questions qu'ils auraient à poser à la Commune et ses services. Les trois plus récurrentes ou celles jugées les plus importantes seront exposées par un porte-parole désigné dans chaque groupe. Je suis dans le groupe 1, dans lequel nous sommes 6. Nous procédons aux présentations: il y a deux dames qui habitent le quartier, une autre qui souhaite y installer son activité professionnelle, Jean-Marie Frimat, qui représente le Comité de quartier Saint-Géry. Lorsque mon tour arrive, je me présente en tant que chercheuse et fait état de ma qualité de simple observatrice. La sixième personne du groupe en profite pour jouer également \la carte de transparence\": bien qu'habitant le quartier et venant représenter les intérêts de ses voisins, elle est est également là en tant que \"candidate aux élections communales de 2018, 10ème sur la liste MR \". Après les discussions par groupe, le tour des tables fait apparaître une série de problématiques, des plus sérieuses – l'insalubrité de certains bâtiments de logements sociaux –, aux plus classiques – les nuisances sonores dues à l'activité nocturne du centre-ville – aux plus insolites... Place Sainte-Catherine, il y a de nombreux poissons rouges dans les bassins durant l'été. Or, ces bassins sont vidés dans le courant du mois d'octobre et les poissons meurent. L'intérêt du dispositif se situe dans le fait que, pour chaque question ou problème soulevé, il y a un représentant communal, politique ou administratif, qui peut apporter des réponses ou prendre acte d'une situation. Cela marche d'ailleurs assez bien, et malgré quelques langues de bois, quelques lapsus révélateurs (le bourgmestre Philippe Close qui parle de \"dévier la conversation\" plutôt que de \"dévier la circulation\"), la parole circule et les habitants trouvent écho à leurs interpellations. Seul Jean-Marie Frimat, du comité de quartier Saint Géry, déplore l'absence d'un représentant de la Cellule tranquillité publique. Il est 20:44, je m'éclipse avant la fin du forum. Je ne participerai donc pas à la présentation par la Commune de la plateforme numérique B-part. https://www.bruxelles.be/bpart "

Lors de l'une de nos pérégrinations sur le piétonnier, nous tombons sur un container qui affiche en lettres jaunes l'appellation \Illegaal\", flanqué de grandes tables sur les côtés et pavoisé d'étonnants portraits. Nous nous approchons et découvrons les comparses du collectif Oiseaux sans têtes (OST). Après les salutations d'usage, nous demandons d'en savoir plus. Il s'agit d'un atelier temporaire installé sur le piétonnier dans le cadre de Zinneke, dont la thématique est Illegaal. Les passants peuvent s'y fait tirer le portrait par un photographe. Grâce à un logiciel concocté par Jean-François Roversi, les photos des visages sont calibrés pour être à la même échelle. Ils sont ensuite découpés en trois parties (bouche, yeux, front). Chaque participant choisit ensuite des parties de visage appartenant à différentes personnes, connues ou inconnues, et réassemble ces parties afin d'en créer une nouvelle figure. Les visages recomposés sont ensuite collés sur un sac en papier craft, puis troués pour en faire des masques. Jeu de camouflage pour passer inaperçus? Hybridations pour montrer qu'on est tous finalement compatibles? Guillaume, Giulietta et moi réalisons trois assemblages différents de nos trois visages. C'est étonnant de voir à quel point ça marche! Creepy. Les participants sont ensuite invités à laisser leurs masques en échange d'un numéro et à venir les récupérer le dimanche suivant, jour de la parade Zinneke. "

A large sign stating solidarity with the rainbow flag is hanged from CGSP/ASCOD windows a few days before the gay pride. We think it might be considered as either genuine support for the cause or political “recuperation” from traditional actors that want to appear favorable to the gay community.

Pigeons. They're all around in the city. Most often they are considered a nuisance. For their poop. For their nesting. Even just for their mere presence. Being just there in front of your feet, your bike, your car. Occupying space that you want to use. However, what if we were to consider them legitimate users of public space, with a right of their own to use it. And what if we consider them as participants of the public realm, even activists? Claiming and reclaiming public space by being present, obstinate, there-as-pigeons. More than a play of words, we could say that they are pigeoning the streets – parallel to the 'picnic the streets' event that initiated and brought forth the project for the Boulevard Anspach to become the 'pietonnier', a pedestrian area. Pigeons as participants and/or activists of public space, what can this imply? Where could it lead us to? A first thing where this could lead us to is the mere fact of acknowledging that they also have the right to be users of the city. That they have a legitimate right of being there. It follows that we perhaps must consider how we want to share the city. Both from our point of view (that of the human users) and their's (that of the pigeons). Once we accept this right, we can begin to (re)negiotiate how just we want to be living together. Because, of course, it is not about just doing what you want. A second thing where this could lead to, is to perhaps find ways for the pigeons participation to public space to be made visible, channelled, or even augmented. If they like to picnic in the streets, can't we build stuff so they can do so more orderly, neat and tidy? Or make them smart citizens by attaching sensors to them, so they can gather data on air quality for instance, all over the city? We would appreciate their being around differently, I guess!

https://diem25.org/main-fr/ http://blog.referendum.cc/home/visie/ J'arrive devant les marches de la Bourse un peu après 16h. Un groupe d'une trentaine de personnes est debout sur les marches de la Bourse. Il y a déjà des banderoles \Ici Maison du Peuple bruxellois\", attachées aux colonnes. Des inscriptions à la craie et au pochoir ornent les marches et ses alentours, notamment \"Reclaim the steps\". De loin, je spot deux personnalités publiques bruxelloises (Anna Rispoli, artiste et Lieven De Cauter, philosophe). Le groupe ne capte que très peu l'attention des passants, davantage intéressés par le gymnaste/acrobate qui fait son show devant la Bourse. Vers 16h cependant, les participants se lancent dans la lecture d'un texte, en néerlandais, français et anglais: \"La place est le lieu de ses membres, de la beauté dans la diversité, les marches sont un lieu d'expression politique, le bâtiment doit être un lieu de rencontre, pour le peuple et les cultures de Bruxelles\". Le sitting dure une petite heure. Différents collectifs abhorrent des calicots ou distribuent des flyers. J'aborde ceux de Demo-B, qui m'expliquent leurs deux fronts d'action: réformer la démocratie représentative, en augmentant \"l'accountability\" des pouvoirs publics (en donnant par exemple le droit aux citoyens de révoquer des élus) mais aussi la création (ou l'adoption) d'une monnaie sous contrôle citoyen. Egalement présents, il y a De Referendumpartij, une association qui milite pour l'introduction de dispositifs de démocratie directe (référendum, assemblées en ligne, le droit des citoyens de prendre la parole durant une assemblée législative) mais aussi le DiEM25 est un mouvement pan-européen qui promeut une autre Europe, qui organise une série d'actions participatives, en *open source* et démocratiques. "

https://www.facebook.com/groups/bck2ntr/?ref=group_header https://www.facebook.com/groups/lapMP/about/ https://www.facebook.com/events/964836033667401/ https://www.facebook.com/groups/lapMP/permalink/763933963779767/ https://wiki.p2pfoundation.net/We_Brussels http://www.acteursdestempspresents.be/le-blog/ http://www.vegetalcity.net/topics/anspark/ Un événement attire mon attention sur Facebook: dans le cadre des festivités du 1er mai, une série d’associations hétéroclites, que je ne connais pas, invitent les bruxellois à occuper les marches de la Bourse. Leur ambition, je cite, est de « transformer la Bourse en Maison du Peuple, créer une structure permanente de démocratie directe à Bruxelles, un lieu où tous les Bruxelleirs puissent réinventer la ville, initier des projets collectifs et décider sur des sujets qui les concernent, tout le contraire de ce qui est arrivé avec cette affectation de la Bourse en Belgian beer experience, le ‘Beer Palace’». En bannière ou illustration de l’événement, on trouve une image de la Bourse, tirée du contre-projet « Anspark », que Luc Schuiten a réalisé en 2013, à l’initiative d’un groupe de riverains du Boulevard Anspach. Dans un des posts, je lis qu’il faut venir avec ses craies « pour écrire sur les marches une nouvelle politique » et rester discrets sur la manifestation (probablement non-autorisée)…

Lors de nos déambulations sur le piétonnier de Bruxelles, nous tombons souvent sur les barrières de construction destinées à protéger les sites dangereux. Ces barrières sont très présentes et constituent une sorte d’obstacles urbains que les passants s’évertuent à éviter ou à contourner. Lorsque cela n’est pas possible ou pratique, ils déplacent eux-mêmes les barrières.

Lors d’une de nos explorations, Guillaume attire mon attention sur une affiche A3 collée sur une boite aux lettres, place De Brouckère. L’affiche à la typo rouge et bleue, invite les passants à \devenir photographes de quartier\" et leur donne rendez-vous le lendemain au Béguinage, munis d’un smartphone. Nous nous demandons qu’est-ce que cela peut bien être et nous interrogeons sur la stratégie de communication pour le moins peu efficace et apparemment peu professionnelle. Qui, à part deux chercheurs en goguette, pourrait prêter attention à celle-ci ? "