Enter festival
Location: place du Béguinage A deux pas de là, à l'entrée de l'église du Béguinage, une autre intervention s'érige: un empilement de livres peints, telle la maquette d'un haut gratte-ciel. Il s'agit d'une partie de l'oeuvre \porteboek\", réalisée par l'artiste Kito Sino et des habitants du voisinage. L'idée était d'utiliser des livres comme les briques de montages divers. Nous entrons dans l'église où est exposé le reste des oeuvres participatives. Mais malgré leur aspect ludique et visuellement plaisant, et malgré le fait que nous avons pénétré dans l'église expressément pour les voir, nous ne nous y attardons pas davantage. Dès l'entrée, notre attention a été détournée par une série d'autres éléments présents dans l'espace: des posters qui sensibilisent à la cause des sans-papiers, une exposition sur l'esclavage à travers l'histoire et des installations assez suggestives sur les victimes de la migration forcée... Bien que ces éléments soient disparates et bricolés, leur contenu, leur force expressive, mais aussi leur positionnement dans l'espace (plus proches de la porte), attirent davantage l'attention que l'installation d'Enter. Tout ceci nous rappelle à quel point cette église a été au coeur de différentes luttes, grèves de la faim, de sittings, ... Il y aurait une enquête à mener sur le rôle de l'église du Béguinage dans différents débats politiques. TBC. "
Poursuivant notre route, nous arrivons place du Béguinage. Le festival Enter se déroule là aussi, c'est sûr: des bandelettes en plastique aux couleurs du festival (rouge et bleu) tournoient autour d'un mât. Dans une des maisons du coin de la place, même signalétique... Et puis des gens dehors... Nous entrons: il s'agit du camp de base du festival. Une des organisatrices du festival (nous apprendrons plus tard qu'il s'agit de An Van Den Bergh, de Démos vzw) nous explique qu'ils ont voulu monter en très peu de temps un festival d'art où tout, ou presque, serait participatif: la programmation, la curation, les oeuvres, la médiation... Elle nous explique également que, pour mener à bien cette initiative, ils ont choisi des quartiers très différents culturellement, socio-économiquement (Haeren, Laeken, Woluwe-Saint-Pierre, le Béguinage), où l'on a pas forcément l'habitude d'aller pour un festival d'art, et qu'on voit rarement associés. Il s'agit en quelque sorte d'établir un \statement\" à Bruxelles, de montrer que c'est possible de faire ensemble et dans la différence de l'art de qualité mais aussi de la base d'une réflexion plus large. Nous nous quittons d'ailleurs sur un prochain rendez-vous, l'événement \"Art porté par tous\", que Démos organisera le 8 juin, et dont le thème sera justement la participation élargie des citoyens à l'art. Cette fois-ci, nous repartons munis du programme papier des interventions plus spécifiques au quartier du Béguinage. "
Le même jour, après une discussion avec l’équipe, catalogue en main, et un passage sur Internet pour en savoir plus sur l’agenda du festival (il n'y a ni date ni heure dans le catalogue), nous décidons de visiter les différentes expositions et manifestations qui ont lieu dans le quartier ce jour-là. En effet, ce festival est complètement passé à côté de nos radars. Il est réalisé dans divers quartiers de la capitale, pour la plupart des lieux qu'on n'a pas l'habitude de voir investis par des festivals d’art - Laeken, Haeren, Woluwé-Saint-Pierre et le Quartier du Béguinage dans le centre-ville – et par une association, Dēmos, qui nous est inconnue. Peut-être parce qu’il s’agit d’une association néerlandophone ? Nous commençons par l’exposition Agora, à De Markten. Dans celle-ci, le commissaire Pierre Muylle a sélectionné un ensemble éclectique d’œuvres originaires des différentes associations à l’initiative du projet. Celles-ci travaillent toutes à l’interface de l’art et de la psychiatrie. L’exposition comprend également un espace d’agora, encerclé par une structure en bois, similaire à celles de l'exposition et remplie de chaises. Les chaises sont disposées face à un écran. A l'entrée de l'agora, on retrouve des flyers et des feuillets où différentes activités sont organisées. Chacun - citoyens, associations, visiteurs - est invité à proposer une activité supplémentaire. La question qui semble être posée est la suivante: une programmation artistique ou une \curation\" participative est-elle possible? "
Quelques minutes plus tard, nous poussons la porte de Bruxelles Participation, à un jet de pierre de l’affiche. Guillaume, observateur, voit dans la vitrine un catalogue qui arbore également une typographie rouge et bleue, ainsi qu’un logo similaire à celui de l’affichette. Ann Vandevyvere, directrice de la cellule, nous informe qu’il s’agit du festival Enter. Elle connaît également le photographe Kasper Demelemeuster qui organise cette balade. Celui-ci occupe temporairement le Tropicana, ancien bar connu pour être fréquenté par les prostituées du quartier Alhambra et leurs clients. Nous prenons un exemplaire du catalogue histoire d’en savoir plus.
Bruzz box
A month later, the box is not exactly at the same place. It has moved on the other side of the plant display. The “Les pinceaux de la Liberté” flyer is still there. There seem to be evidences that someone tried to remove it but didn’t succeed. Instead of removing it, the person who put the next flyer “Les nuits du beau tas” used the little plastic frame from the outside and just pushed back the “les pinceaux” flyer a bit. This time, I also notice a bunch of tags and stickers on one side of the box: some of them I already know: like #jeterembourselundi or #rebel-up (I know the guys who draw these parties), some I don’t, like #balerafavela. The strange thing is that there are no stickers or tags at all on the other side of the box. I make the hypothesis that that side of the box was previously against the plant display. But after checking on the previous pictures, I see that even in the previous configuration, both sides of the box were accessible… The mystery remains complete.
After our initial observation of the “Cueille ta vie” stencil earlier that day, we went back to the magazine box to see what had happened to it. And (not) to our surprise, a lady was hanging one of her own posters there where earlier the “Cueille ta vie” stencil had been hanging. Although the woman had “taken the place” of someone else (she put her poster on exactly the same space where another one was), she did have the politeness of taking off the “Cueille ta vie” stencil and putting it beneath. This small action could be read as a form of analog blogging ! A newer post arrives, an older one slides downward. Notice in this that the “poor” sticky tape of the “Cueille ta vie” stencil now actually seemed to come in handy : the stencil was easy to detach and re-attach. Although that was perhaps too optimistic : a couple of minutes later, the stencil was already starting to fall off. A problem that the lady and her poster would not have, given the fact that she used quite some tape to attach her poster to the magazine box. That being said, on an aesthetic level, and even on a communication level, it does make that the situational frame created through the plexiglass panel is less visible (and so less able to ‘work’ to stage and frame the poster). As for the content of her poster, it showed an invitation to an exhibition of the lady (who was actually an artist, a painter). The poster contained two of her paintings, with the heading of “Les pinceaux de la liberté”. In the text below we could read that it was about art as a form of therapy in dealing with the trauma of war (in this case the Vietnam war).
Rue de la chaufferette
En regardant les photos de notre première observation de plus près, et en consultant Internet, je découvre que les fresques (2015) sont antérieures aux grilles (2017). Notre première hypothèse est donc une fausse piste. Cependant, les “messages” que les grilles et les fresques envoient (et les effets escomptés) continuent à nous sembler contradictoires. J’approfondis l’enquête. Qui est derrière chacune de ces interventions dans l’espace public? Et pourquoi? Les fresques ont été réalisées à l’initiative de la “Rainbow house”, une association située non loin de là (rue marché aux charbons), qui abrite différentes associations francophones et néerlandophones LGBTQI de la région de Bruxelles. Cette initiative a été mise en oeuvre par Urbana, et soutenue par l’AB, huis van de mens, la Ville de Bruxelles et divers Echevins. Je m’étonne que la Cellule pour l’égalité des chances, située juste en face, ne soit pas mentionnée sur l’encart situé à côté des fresques. Je découvre aussi qu’une des fresques « kid escaping homo-bullying »(garçon fuyant le harcèlement homophobe) de l’artiste Fotini Tikkou a fait l’objet d’une controverse dans la communauté LGTBQI, comme en témoigne l’article dans la DH: “Rue de la Chaufferette où se trouvent de très nombreux bars et boîtes de nuit gay, cette dernière fresque est loin de faire l’unanimité. On la trouve plutôt contre-productive et l’on craint qu’au lieu de susciter plus de tolérance, elle ne banalise les insultes envers les homosexuels”. En discutant avec Greg, nous nous faisons par ailleurs la réflexion que les fresques, malgré leur taille et leurs couleurs vives, ont été placées dans une ruelle étroite et confidentielle, au sein du quartier gay, où elles ne “prêchent” probablement que des convaincus. Ne ratent-elles pas dès lors leur objectif de sensibilisation? En ce qui concerne les grilles, elles semblent avoir été installées par la Ville de Bruxelles et sa Régie Foncière, propriétaire des lieux, dans le cadre d’un Contrat de Quartier Durable (lequel?). Elles semblent, selon ce que j’ai pu lire sur le site du Comité de quartier Saint-Jacques, répondre à une demande des riverains. Sur le site de Marion Lemesre, Echevine des Affaires économiques à la Ville de Bruxelles, on y apprend qu’effectivement, l’ilot chaufferette possède divers aménagements et est le théâtre de divers usages qui occasionnent des nuisances : « ornée d’une pissotière immonde placée par la salle de spectacle de la Communauté flamande (A.B.), d’une canisette aussi inutile que dégoûtante, entre tags et odeurs d’urine, repaire de dealers, « vomitorium et baisodrum » pour fêtards… sous les fenêtres des riverains, il s’en passe de toutes les couleurs à la Rue de la Chaufferette ! ». Bien qu’on puisse voir dans la formule « de toutes les couleurs » une allusion à la communauté LGTBQI, aucune mention spécifique n’y est faite.
Bruzz box, Stickiness
A week later, the “Cueille ta vie” stencil has completely disappeared, while the invitation les “Pinceaux de la Liberté” still remains.
Some days later, we see that while the “Cueille ta vie” stencil is almost detached, the invitation les “Pinceaux de la Liberté” is still “super sticked”.
Affichage institutionnel
Cette fiche de chantier constitue un dispositif fixé par une procédure institutionnelle obligatoire mais les moyens pratiques de mettre en oeuvre cette procédure - à savoir l’affichage sur la voie publique - ne sont pas réfléchis ni prévus. Par conséquent les avis d’urbanisme et similaires sont collés de façon tout à fait improvisé et leur aspect est souvent plus informel voir illicite que les communiqués de la plupart d’autres acteurs/producteurs de ville (annonces commerciales, petites annonces, annonces culturelles…).