Barrières constructions
Des années durant, le piétonnier du centre-ville est parsemé de barrières de construction. De dispositifs de sécurité, ils constrituent souvent une entrave à la circulation, parfois un véritable danger, font l'objet de négociations entre les passants et deviennent le support de véritables expositions...
Ces grilles qui servent normalement à délimiter un chantier pour en empêcher l’accès ont visiblement été placées ici uniquement pour permettre d’afficher un transparent avec le render du plan d’aménagement du piétonnier. Le but est donc de convaincre de la qualité des espaces à venir mais au prix de rendre encore moins agréables les espaces présents.
Lors de nos déambulations sur le piétonnier de Bruxelles, nous tombons souvent sur les barrières de construction destinées à protéger les sites dangereux. Ces barrières sont très présentes et constituent une sorte d’obstacles urbains que les passants s’évertuent à éviter ou à contourner. Lorsque cela n’est pas possible ou pratique, ils déplacent eux-mêmes les barrières.
Lorsque nous regardons les groupes facebook, nous remarquons que ces barrières sont souvent utilisées par les adversaires du projet pour critiquer les travaux publics.
Nous remarquons que les barrières sur la rue des augustins, celles-la mêmes qui étaient déplacées par les passants lors de nos premières explorations, ont été remplacées par des barrières plus grandes, de plus de 2m et qui sont reliés par des éléments indémontables sans outils. <br /> On peut clairement penser que la Commune, pour éviter que les barrières soient déplacées ou ouvertes dans cet endroit très passant, a changé le type de barrières. Les nouvelles barrières sont en métal non peint et ressemblent à celles utilisées lors de grands évènements culturelles. Elles sont beaucoup plus difficiles à escalader.
Aujourd’hui nous remarquons que toutes les barrières bleu et jaune se situant sur le piétonnier ont été recouverte de baches vertes aux couleur de la campagne de communication de la ville de Bruxelles. Nous nous demandons si la motivation pour le faire était esthétique, qui a pris cette décision et combien elle a coûté, quel est le prix d’une telle initiative? Quelques rues plus loin, à la fin du piétonnier, on revoit la configuration traditionnelle des barrières avec des couleurs jaune et bleu<br />
Dans la rue aussi, on peut observer certaines dispositions prises par les pouvoirs publics pour raccrocher les citoyens au projet du piétonnier: la Ville tente de limiter les dégâts, de pallier aux nuisances du réaménagement.
L’omniprésence des barrières de construction, par exemple, suscitait beaucoup de critiques sur les réseaux sociaux. Durant l’été 2018 ces barrières commencent à être recouvertes de bâches, sur lesquelles est imprimé le rendu du projet d’aménagement. Ces bâches montrent l’après travaux, et communiquent le point de contact unique (Julien Mille). Ponctuellement, ces immenses surfaces d’affichage sont exploitées pour exposer des données plus spécifiques : pour expliquer les enjeux techniques d’un chantier, pour montrer les dernières pièces archéologiques qui y ont été mises à jour , ou pour y faire une campagne de sensibilisation aux droits des femmes .
Par ailleurs, ces grandes surfaces constituent aussi un emplacement rêvé pour accueillir d’autres voix à la recherche de manières de se faire entendre sur ce que nous proposons de comprendre comme un espace public physique et matériel auquel les passant.e.s contribuent par les objets et traces qu’ils/elles y laissent: des tags et messages critiques y prennent place assez rapidement, parfois en détournant les messages d’origine, parfois en y répondant.